Chloé Donin
Un blog pour les passionnés de l'Italie...
Culture
les anciens et le dialecte

Pourquoi le dialecte est très important en Italie ? A quoi sert-il ?

Cet article est né de la lecture d’un fantastique livre et qui fait le buzz en France et un peu partout dans le monde. Peut-être l’avez-vous même déjà lu, puisqu’il s’agit de L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante. Écrivaine napolitaine, dont l’identité précise reste inconnue !, qui précise souvent dans ses romans lorsque ses personnages utilisent le dialecte ou l’italien dans certains cas, tout en donnant le contexte précis. De ce fait, je me suis penchée sur le sujet et sur l’authenticité de ces utilisations: « Quand est-ce que les italiens utilisent-ils le dialecte et non l’italien et inversement ? »
Point culturel du jour

Combien existe-t-il de dialectes en Italie ?

En Italie, il y a un dialecte par région

Si souvent on dit qu’il y a autant de dialectes en Italie que de régions soit 21, cela n’est qu’en partie vrai. Il faut savoir que dans la même région il y a de nombreuses différences dialectales, chaque village a son propre dialecte avec sa propre prononciation.

Il y a en réalité un nombre incalculable de dialectes, au point où, on peut trouver des dialectes différents à seulement 10 km d’intervalle, et même au sein d’un même quartier !

Encore plus étonnant, entre le dialecte que parle les anciens et le dialecte parlé par les jeunes, là aussi on note une différence. Les jeunes eux même le disent, lorsqu’ils parlent dialecte il y a une dimension vulgaire qu’ils ne retrouvent pas lorsqu’ils entendent parler leurs grands-parents.

Quelques clichés sur les dialectes italiens

Dans une même région, cette différence peut aller d’une différence d’accent à des mots complètement différents. Ce qui signifie que deux personnes peuvent ne pas se comprendre  alors qu’elles appartiennent à la même région géographique. Voici donc quelques différences sur une poignée de dialectes italiens

– Le vénitien a souvent une connotation de dialecte vulgaire, et rappelle souvent l’attitude d’une personne mal élevée qui dirait des insultes. Il rappelle aussi les cris et l’intonation des gondoliers à Venise lorsqu’ils accostent les touristes, avec une attitude un peu  boaro, c’est à dire rustre. Peut-être est-ce le tourisme trop excessif à Venise qui fait du tord à la culture et au dialecte vénitien… 

Mais il faut savoir qu’avant ce tourisme de masse, Venise a longtemps été une République et l’une des plus puissante de toute l’Italie grâce à son port. Elle a d’ailleurs longtemps été en concurrence avec l’état pontifical (Rome). Qui sait d’où peut venir ce cliché si négatif, dans cette région si belle et si accueillante ?

– Le sicilien, quant à lui, est souvent assimilé aux mafiosi à cause de la cadence rapide et saccadée, des faits historiques et sûrement à cause de certains films comme le Parrain. En effet, c’est en Sicile qu’est née la Mafia Cosa Nostra, cette organisation criminelle qui a fait de nombreux carnages dès les années 1860.

Pour d’autres, le sicilien est vu comme l’une des langues les plus antiques et belles de l’Italie, tout comme peut l’être le napolitain. Une langue chantante et sympathique à entendre. Un territoire qui a longtemps subi les invasions étrangères (espagnoles, arabes, françaises…) et grâce à celles-là, la Sicile est un pays riche d’histoire et aussi artistiquement parlant.

Il ne faut donc pas réduire cette langue à un tel cliché, puisque l’italien d’aujourd’hui et le Toscan de Dante, doivent beaucoup à l’école Sicilienne. L’école Sicilienne, était une école poétique du XIII siècle. Le Sicilien n’est d’ailleurs pas une langue qui dérive de l’italien mais du latin, aujourd’hui il est même répertorié par l’Unesco comme une langue à part entière. De ce fait, les italiens sont considérés comme bilingues.

– Le dialecte de Bologne ressemble beaucoup au français, certains mots sont d’ailleurs très proches. Ce dialecte comporte énormément de voyellesà â é ê í î ó ô ú û å ä.

– Celui de la Vallée d’Aoste est considéré comme une langue à part entière par les italiens car dans cette région on parle le franco-provençal lingua occitana.

– D’autres dialectes en revanche font beaucoup rire, à cause de certains accents ou intonations, tels que ceux de la Toscane, avec son « C » aspiré ou le dialecte de la Ombrie et des Marches.

– Ceux du Trentino et du Tiröl ressemblent beaucoup à l’allemand. Dans cette région autonome on parle un dialecte composé essentiellement de consonnes et aux assonances assez dures.

– En général, les dialectes du sud sont plus difficiles à comprendre pour les italiens du nord. Les terroni (gens de la terre, les italiens du sud), articulent très peu et coupent les voyelles finales, d’où la difficulté de compréhension entre les deux zones.

– Alors que les polentoni (ceux qui mangent de la polenta, italiens du nord), hachent plus et articulent beaucoup plus, ce qui rend plus facile la compréhension pour un francophone, le dialecte de Lecce (ville du Mezzogiorno, précisément dans le talon) est un bon exemple. Il existe une variante du Leccese, le Salentino (le Salento est une zone des Pouilles), celui-ci est proche également de certains dialectes siciliens ou calabrais

– Le Sarde également, est une langue très particulière que les italiens de la péninsule n’arrivent pas à comprendre ou très peu. En effet, cette langue est plus proche de l’espagnol ou du catalan que de l’italien.

Les us et coutumes italiens liés au dialecte

 

Dans quel contexte les italiens utilisent-ils le dialecte ?

Voici différents témoignages que j’ai pu recueillir auprès de plusieurs italiens et italiennes :

  • Altamurano :  Nous partons du principe que dans chaque ville il existe un dialecte différent, surtout dans le sud. Il est utilisé dans la majeure partie des cas pour renforcer un élément dans une phrase, c’est pour cela que si l’on veut insister sur un concept, on préférera utiliser le dialecte. Cette langue est importante  pour nous parce qu’elle fait partie de notre histoire et qu’elle ne doit pas être oubliée. Il est donc important de l’apprendre mais il ne doit pas non plus remplacer l’italien.
  • Materano :  Le dialecte s’utilise pour faire comprendre certains concepts, qui dits en italien, n’auraient pas la même valeur.
  • Bologna : J’utilise le dialecte quand je suis avec mes amis et que je fais des plaisanteries, quand je suis énervé, pour exagérer quelque chose, ou même pour parler de nourriture locale.
  • Romano : Le dialecte permet de s’identifier à un groupe mais aussi de pouvoir en faire partie. Le dialecte en comparaison de l’italien est un langage beaucoup plus familier.
  • Taranto : Le dialecte remonte aux origines propres d’une culture et remonte aux sources de l’histoire de l’Italie. Beaucoup de dialectes, lorsqu’on les parle, transforment également les mouvements du visage. Par exemple, le dialecte de Taranto déforme le visage, les italiens diront « smascella » c’est à dire fait faire à la mâchoire des mouvements pas du tout naturels ce qui déforme le visage et lui donne parfois des traits vulgaires et durs. Mais, lorsqu’on connait un peu les « tarantini« , on s’aperçoit vite que l’apparente dureté de la langue n’a rien à voir avec l’esprit de la population qui est d’une extrême hospitalité.
  • Veneto : En Vénitie, on utilise le dialecte pour être moins formel ! Et même au travail ou dans les magasins on peut entendre parler vénitien. Parfois le dialecte est l’unique façon de communiquer avec ses grands-parents.
  • Veneto : Le dialecte permet de parler de son environnement et créé une sensation d’appartenance et de familiarité.
  • Trevigiano : Le dialecte est utilisé pour dire des insultesEn dialecte, il existe des expressions et des effets de style qu’on ne peut pas vraiment traduire en italien car ils proviennent de la culture d’un territoire précis.
  • Trevigiano : Quand je suis en colère je l’utilise soit dans le but de bien me faire comprendre ou alors l’inverse, selon la situation ! Le dialecte permet de se faire des amis et fait beaucoup rire ceux qui ne le connaissent pas. Il permet de se sentir chez soi et me rappelle ma grand-mère qui lorsqu’elle voulait imposer une idée ou une situation ne parlait qu’en dialecte.
  • Barese : Chez nous, le dialecte de Bari n’est pas vu comme un dialecte très raffiné, on l’utilise pour des situations précises et lorsqu’on le parle il déforme le visage, en particulier le nez. Entre amis, grâce aux expressions idiomatiques dialectales, on peut faire passer un message précis et qui aura un sens différent grâce à celui-ci. Mais on ne l’utilise jamais avec les étrangers, il est très rare de parler dialecte avec des gens qui ne parlent pas « il barese », sauf s’il faut prouver qu’on sait le parler et que nous sommes « barese ». Pour ma part j’utilise le dialecte surtout pour faire des blagues ou lorsque je fais le marché. Aussi parce que notre dialecte a la particularité d’écourter les phrases et est donc très pratique pour accélérer une conversation.Cette particularité de “contraction du discours” et le métier de marchand ou « levantino » comme on dit chez nous, est étroitement liée à la tradition des peuples marchands des villes portuaires, tout comme une grande partie de l’aire méditerranéenne. Le dialecte est un langage directe qui a une cadence qui se prête à la négociation, et qui facilite les échanges commerciaux, selon mon point de vue personnel, mais peut-être y a-t-il d’autres raisons. D’ailleurs au marché, le dialecte est parfois indispensable, véritablement. Le « barese » est une langue qui comporte beaucoup de sons proches du français, à cause de la domination française dans le sud de l’Italie. Parfois c’est impressionnant, mais en fait c’est très difficile de parler le vrai dialecte, celui que l’on parle dans le centre historique. Les italiens qui ne parlent que le dialecte sont souvent étiquetés comme des gens peu cultivés voire ignorants. Alors que le vrai dialecte, au contraire, est très difficile à apprendre et à écrire tout autant que le français. Par exemple, il y a beaucoup de lettres qui s’écrivent mais ne se prononcent pas. Pour beaucoup de « baresi » cette langue est sacrée, au point où on le met même en scène dans des pièces de théâtre ou dans l’art au sens large. Dans de nombreux métiers, surtout sur les chantiers, de nombreux outils ont un nom italien et un en dialecte. Et il faut les connaître, autrement on ne vous prendra pas au sérieux ou on vous prendra pour un débutant qui ne connaît pas encore bien le métier.
  • Sardo : En dialecte, les discussions prennent un tout autre aspect, cela donne un effet plus joyeux ou au contraire plus dur, car les sons sont différents et cela permet aussi d’utiliser certaines expressions idiomatiques locales. En Sardaigne, la langue et les différents dialectes sont surtout utilisés en famille ou entre amis.
  • Napoletano : Le napolitain est une langue avec des traditions musicales, théâtrales, poétiques, littéraires et cinématographiques importantes, ancrées dans la culture. Des ressources dans lesquelles on peut piocher lorsque les circonstances le permettent. C’est la langue de la spontanéité, mais toutefois il est fondamental de savoir quand est-ce qu’on peut l’utiliser et quand au contraire on préférera l’italien. Je ne peux pas dire pour les autres dialectes, mais en tout cas le napolitain peut être utiliser avec classe, élégance ou au contraire communiquer vulgarité et situations grotesques. Dans tous les cas, la particularité de ce dialecte, est son ironie imbattable et la fraîcheur qui le caractérisent.
  • Lecce Je parle en dialecte lorsque je veux me rapprocher de mes racines et lorsque je veux retrouver le côté chaleureux de la famille, ou la sonorité et la gentillesse de mes grands-parents, des adultes qui m’ont entouré pendant mon enfance (famille, mais aussi voisins, amis du village ou de la famille… ). Redécouvrir ses racines, mais aussi les métiers et les manières de vivre, allant des travaux des champs, au nom des plantes, des herbes, des animaux ou encore le nom des gestes. On l’utilise aussi pour parler de la météo et du temps au sens large. Le dialecte est « vrai« , drôle, cassant, romantique, dans tous les cas il reste entier. Certaines expressions dialectales sont pittoresques et dépeignent parfaitement des actions ou des manières précises de faire une action, un travail, ou encore un état d’esprit et une façon d’être. Pour moi, il représente la joie, la spontanéité, la vitalité, quelque chose de sain, et même un moyen de me souvenir de l’enfance avec tout son univers, celui de l’émerveillement qu’on éprouve petit lorsqu’on découvre la vie. Le dialecte c’est un peu la madeleine de Proust sur le plan linguistique et auditif, celui de notre monde antique ; car il nous rappelle en permanence d’où nous venons et qui nous sommes.
  • Napoletano : Pour moi, le dialecte n’est autre que ma langue maternelle, alors que l’italien ma seconde langue et je le vois même comme un dialecte, en effet il m’a fallut l’apprendre à l’école comme de nombreux italiens. Aujourd’hui je peux me définir comme polyglotte car je parle, écris, et pense en 4 langues, mais je ne ressens pour celles-ci rien de comparable qu’avec le napolitain. Celui-ci me procure du plaisir quand je le parle et le comprends, car c’est la langue que je maîtrise le plus, dans toute sa finesse et les émotions qu’il procure
  • Napoletano : Je parle napolitain quand je suis en colère ou quand j’en ai marre de parler d’un sujet
  • Barese : Le dialecte est une langue avec ses règles mais qui ne s’étudient pas, elles s’assimilent et s’appliquent grâce à la pratique. Bien sûr chaque dialecte a son propre accent, voilà pourquoi il ne peut pas s’apprendre mais qu’il s’acquiert en grandissant. Pour ma part, je suis de la province de Bari et les variantes entre les différents petits villages sont bien marquées. Par exemple, moi je suis de « Giovinazzo » et je parle le “giovinazzese”, ma femme elle, est de « Bitonto » ; ces deux villages se trouvent à seulement 8 km l’un de l’autre et pourtant nous parlons deux dialectes totalement différents ; sans parler de la cadence qui est différente mais aussi et surtout le vocabulaire. Tout cela est merveilleux et j’en suis conscient seulement maintenant que je suis adulte. Quand j’étais petit, on me disait que c’était mal poli de parler en dialecte et que seuls les ignorants le parlaient… C’est ce type de stéréotype qui risque de faire disparaître ou du moins modifier certaines caractéristiques du dialecte original de l’endroit, celui détenu par les anciens des villages.

Citations tirés des romans d’Elena Ferrante

Rien de mieux que d’illustrer tous ces riches témoignages grâce à quelques passages des romans d’Elena Ferrante :

L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante

La joie et la drague

Puis la Millecento des Solara s’approcha de nous, Michele au volant et Marcello à ses côtés. Ce dernier commença à nous lancer des plaisanteries. Ils nous les adressaient à toutes les deux, pas seulement à moi. Il chantonnait en dialecte des phrases du genre : « Qu’elles sont jolies, ces demoiselles ! Mais ne vous fatiguez pas avec tous ces allers et retours !  Vous savez, Naples est une grande ville, la plus belle du monde, belle comme vous ! Montez donc, rien qu’une demi-heure, après on vous ramène. » p.169 de l’édition ci-dessous.

L’italien et la philosophie

Alfonso était un garçon appliqué, après sa défaillance de l’année précédente il s’était remis en course et avait au-dessus de la moyenne partout. Mais quand j’essayais de réfléchir avec lui sur Les Fiancés ou sur les merveilleux romans que je continuais à prendre dans la bibliothèque de M. Ferraro, ou même sur le Saint-Esprit, il se contentait d’écouter et, par timidité ou par ignorance, ne disait rien qui fasse naître en moi d’autres idées. En outre, quand il était interrogé il parlait un bon italien mais en tête à tête il ne sortait pas du dialecte ; or en dialecte il était difficile de discuter de la corruption, de la justice des hommes telles qu’elle était mise en scène pendant le déjeuner chez Don Rodrigo, ou bien des relations entre Dieu, le Saint Esprit et Jésus qui, tout en étant une seule personne, d’après moi quand il se divisaient en trois devaient forcément s’ordonner en une hierarchie – et alors qui venait en premier et en dernier ? p.169 de l’édition ci-dessous.

Le dialecte et la violence

Alors tout se passa en un éclair : Lila, la moitié de sa taille, le poussa contre la voiture et lui colla le tranchet sous la gorge. Elle lui dit calmement, en dialecte : « Tu l’as touches encore une fois et tu vas voir ce qui t’arrive. » p.170 de l’édition ci-dessous.

Le nouveau nom d’Elena Ferrante

Le dialecte et la simplicité du discours

Les échanges verbaux qui s’ensuivirent furent entièrement en dialecte, comme si la tension obligeait à se débarrasser des filtres compliqués de la prononciation, de la syntaxe et du lexique italiens. p.95 de l’édition ci-dessous.

Le dialecte et les insultes

Du mot il est passé à une phrase. En italien. Il ne dit plus « il », il dit « je ». Il reconnaît les lettres de l’alphabet. Il les met en ordre pour écrire son nom. Il aime les couleurs. Il est joyeux. Mais toute cette violence autour de lui ! Il m’a vue insultée et frappée. Il m’a vue briser des objets et lancer des insultes. En dialecte. Je ne peux plus rester ici. p.566-567 de l’édition ci-dessous.

Du dialecte à l’italien

2 dialectes au sein d’une seule famille

Si souvent en famille on parle le dialecte, il arrive aussi qu’au sein d’une même famille les personnes qui la constituent ne parlent pas tous le même dialecte. Dans ces cas là, on parlera essentiellement l’italien à la maison.

Pour vous donner un exemple concret, une de mes amies vie à « Battipaglia », un village près de « Salerno » et « Napoli ». Chez elle, son père parle le « cilentano », c’est à dire le dialecte de la zone du « Cilento », en revanche sa mère parle le napolitain. De ce fait les enfants n’ont appris que très peu ces deux dialectes et l’italien a toujours été prédominant chez elle.

Comment faire si l’on ne parle pas le dialecte ?

Le dialecte méridional

En revanche, cette amie est enseignante, nous avons enseigné ensemble le français à « Treviso » et aujourd’hui, elle travaille dans une école à « Caposele » dans la province d’« Avellino », à seulement 36 kilomètres de « Salerno ».

Dans cette école les enfants parlent seulement le dialecte, celui-ci reste proche du dialecte que parle son père donc elle le comprend, en revanche elle répond toujours en italien.

Pour la plupart de ces enfants, le dialecte est une langue maternelle et l’italien une seconde langue, et qu’ils ont encore du mal à comprendre mais surtout à le parler.

Le dialecte septentrional

Lorsqu’elle a enseigné dans le Nord dans les campagnes autour de Treviso, en Vénétie, les élèves également parlaient beaucoup en dialecte entre eux. Là où cela se complique, c’est lorsqu’elle recevait les parents, là aussi on lui parlait en dialecte. Même si la situation était formelle et que l’italien aurait dû être utilisé dans ce cas là, le dialecte prédominait.

Grâce à des amis chez qui elle vivait, elle a pu apprendre le dialecte, ce qui lui a permis de comprendre ce que les parents d’élèves lui disaient, autrement elle n’aurait pas pu répondre et parler avec ces derniers.

La fuite des cerveaux

Beaucoup d’italiens doivent partir soit dans le Nord de l’Italie soit à l’étranger, pour trouver du travail.

De ce fait, lorsqu’ils se retrouvent avec des italiens venant de toutes parts de l’Italie, c’est l’italien qui prédomine également dans ce cas là.

C’est aussi lorsqu’ils se retrouvent entre italiens d’une communauté que le dialecte reprend toute son importance et tout son sens. Il redevient même une force, et permet de retrouver une partie de ses racines, d’où que l’on soit géographiquement parlant.

L’usage du dialecte

En résumé, ce que vous pourrez lire juste au dessus, c’est que le dialecte en plus d’être un usage culturel,  est aussi un outil de communication efficace qui peut prendre toutes sortes de facettes, allant de l’aspect rustre et vulgaire à l’aspect culturel, riche de vocabulaire et de représentations imagées. Cette complexité se retrouve tant sur le plan verbal que grammatical et cela quelque soit le lieu où l’on se trouve.

Quelques exemples et expressions dialectales
Une application -IMortacci

L’application ci-dessous, iMortacci vous permettra de découvrir quelques phrases dialectales des différentes régions italiennes.

Proverbes italiens - Dialectes italiens

Voici ci-contre un lien d’une autre version de cette application mais que je n’arrive malheureusement pas à télécharger, n’ayant pas de IPhone, peut-être aurez-vous plus de chance 😉 !

I Mortaggi I phone

Ce dernier lien est un dictionnaire des dialectes où vous pourrez trouvez quelques expressions dialectaleshttp://www.dialettando.com/dizionario/dizionario.lasso.


Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont participé et qui ont donné de leur temps pour cet article riche de culture !

Si vous connaissez d’autres éléments sur le dialecte, n’hésitez pas à en faire part dans les commentaires

E moh ! A presto carissimi !

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4 commentaires
  1. Griffiths Sylvie dit :

    Article vraiment intéressant. Le dialecte est une forme d’expression « viscérale’ qui est bien montrée dans les livres d’Elena Ferrante. Merci Chloé pour cet article.

  2. Caruso dit :

    Bonjour je découvre votre blog .
    L’article sur le dialecte est magnifique .
    Merci pour avoir enrichie ma culture sur mon propre pays .
    J’ai 56 ans et mes parents sont arrivés des Pouilles dans les années 50 .
    Aujourd’hui se sont mes enfants qui veulent apprendre l’italien. Dont mon fils qui vit en Australie depuis 3 ans et qui s’y met !! Je lui transmet votre article pour qu’il comprenne pourquoi je ne parle pas comme dans les livres d’apprentissage
    Merci encore et quel travail !!
    Altomare – Aldine

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