voici un autre témoignage d’orfèvre, Mario Morelli, qui aime aussi travailler selon les méthodes traditionnelles.
Le métier d’orfèvre
Le métier d’orfèvre est reconnu en France, depuis 2003, comme étant un métier d’artisanat d’art. Pour exercer ce métier il faut passer ce qu’on appelle un certificat d’aptitude professionnelle, diplôme d’État.
En Italie, l’orfèvre, appelé aussi artisan bijoutier, est considéré comme un artiste à part entière et doit également obtenir un diplôme d’orfèvre. Voici un lien vers quelques écoles italiennes qui permettent de se préparer à celui-ci.
Le métier d’orfèvre regroupe plusieurs spécialités qui peuvent devenir des métiers à part entière : tourneur-repousseur (tornitore), monteur (incastonatore), ciseleur (cesellatore), polisseur-aviveur (lucidatore), nielleur (niellatore), diamantaire (diamantaio)…
Qui est Mario Morelli ?
Né à Naples, Mario Morelli est un orfèvre passionné, âgé de 34 ans. Il travaille ses bijoux avec des méthodes à la fois traditionnelles, aux styles antiques (ex: bijou de l’Égypte antique) et modernes (design). Au hasard des chemins, j’ai croisé Mario sur la toile et de fil en aiguille, il m’a expliqué son travail et sa passion pour les bijoux. Voilà en quelques lignes son portrait et son témoignage sur son métier.
Peux-tu nous parler de ton parcours d’orfèvre ?![Morelli Gioielli](https://mordusditalie.com/wp-content/uploads/2017/07/Morelli-Gioielli-229x300.jpg)
Alors pour commencer, j’ai toujours été passionné par le dessin, l’art et l’artisanat.
À l’âge de 14 ans, je me suis donc inscrit à l’Istituto d’arte Umberto Boccioni (collège-lycée professionnel d’art) à Naples, que j’ai fréquenté jusqu’à mes 18 ans. J‘ai d’ailleurs choisi la filière « métaux et orfèvrerie » (mettali e oreficeria) dans le but de devenir orfèvre.
Le matin j’allais donc en cours et l’après-midi, comme en Italie on est libre à partir de 13h, j’allais étudier mais aussi et surtout pratiquer cette spécialité à Borgo Orefici à Naples. Borgo Orefici est une Bottega (école privée) pour apprendre le métier d’orfèvre.
Après mon diplôme, j’ai intégré l’école d’orfèvrerie du Tari’, c’est un pôle partenopea (autre nom pour dire « napolitain ») très renommé dans ce secteur. Là, j’ai suivi des cours dans le but de me spécialiser en orfèvrerie haute gamme, même si je suis aujourd’hui spécialisé surtout dans les bijoux ethnique-africains. À la suite de ce parcours, je suis allé étudier à Florence.
Florence est très connue pour ses écoles d’orfèvrerie et où j’ai intégré l’école de bijouterie moderne Alchimia dans le but d’approfondir la technique du repoussé (sbalzo) et de la ciselure (cesello) sorte de gravure sur bijoux (métaux et gemmes). Ces deux techniques sont très importantes dans ce métier. J’ai eu la chance d’apprendre ces techniques avec le maître ciseleur (cesellatore), Fabrizio Acquafresca.
![Fabrizio Aquafresca](https://mordusditalie.com/wp-content/uploads/2017/07/fabrizio-Aquafresca-300x199.jpg)
Après cela, j’ai suivi une formation à l’Académie des Beaux Arts à Naples, et après quoi, j’ai démarré mon activité en free-lance. Aujourd’hui j’ai mon propre atelier d’orfèvre (studio di oreficeria ou laboratorio), où je dessine et réalise tous mes bijoux avec passion.
Des bijoux italiens exportés dans le monde entier.
Je vends mes bijoux un peu partout dans le monde, j’ai d’ailleurs vendu des bijoux à New york, je dois dire que je vends beaucoup à l’étranger.
Ma clientèle est très variée, cela peut aller de jeunes ayant 25 ans et jusqu’à des personnes âgées de 70 ans.
J’ai une clientèle avec des profils très différents, par exemple des entrepreneurs ou encore des personnes qui ont des professions libérales comme des avocats, médecins, dentistes, chirurgiens, vétérinaires, ou encore commerçants, mais je dois dire que globalement, celle-ci est très féminine.
Par quel biais vends-tu tes bijoux : via Internet, dans une boutique, les deux ?
Non, je n’ai pas de magasin physique, je ne vends qu’à travers mon site internet et aussi sur Amazon.
Bagues en argents et pierres (bleu-jaune)
Bague en or martelée – bracelet en argent avec quartz vert – bague en or et coraille rouge – bracelet en or à mousqueton
Une fois à Florence, j’ai dû souder 1 000 mailles pour une parure (completo).
Un orfèvre napolitain au travail
L’élaboration d’un projet
Tout d’abord, je dessine mes futurs bijoux, puis je les propose sur internet, sur les réseaux sociaux, facebook, instagram ou sur mon site internet, et après avoir eu de nombreux retours, je les réalise.
Il m’arrive d’avoir des commandes de bijoux et bien sûr, chaque pièce est unique et réalisée à la main. Sur demande, je peux également réaliser le même style de bijou qui se trouve parmi mes créations, ou même refaire un modèle précis de ma collection.
Croquis réalisés par Mario Morelli
Pourrais-tu nous décrire ce qui t’inspires pour réaliser tes bijoux ?
Je m’inspire de ce qui m’entoure comme par exemple des éléments qu’on trouve dans la nature ou encore des objets de la vie quotidienne mais je trouve essentiellement mon inspiration dans l’art égyptien.
Quelles sont les premières étapes de ton travail ?
Il faut imaginer quel type de bijou on veut créer, dessiner un petit croquis puis un dessin plus élaboré.
Ensuite il faut préparer l’alliage en métal si le bijou est en or (oro), argent (argento) ou cuivre (rame). Parfois il m’arrive de mélanger deux types de métaux parmi les suivants : or, argent et cuivre.
Une fois que l’on a choisi l’alliage, il suffit de faire fondre le métal et de le travailler. Personnellement je travaille surtout l’argent et l’or jaune.
Quelles pierres ou gemmes utilises-tu et quelle forme leur donnes-tu ?
J’utilise principalement des quartz (quarzi), des coraux (coralli), des turquoises (turchesi) et des lapis-lazuli (lapislazzuli).
Pour ce qui est de leurs tailles, j’affectionne particulièrement la forme à cabochon rond, ovale ou carré pour les gemmes, quant aux diamants je préfère qu’ils soient en brillants ou en émeraudes.
Les outils d’un orfèvre
![ancien établi orfèvre](https://mordusditalie.com/wp-content/uploads/2017/08/ancien-établi-orfèvre.jpg)
Quelles machines ou outils utilises-tu en général ?
Je n’utilise que des instruments manuels (manuali), sauf deux machines : un laminoir (laminatoio) une polisseuse (pulimentatrice) et qui fonctionnent seulement avec un moteur.
Les différentes étapes d’un bijou
Mario nous montre ici, en photo ci-dessous, les différentes étapes de la conception des bijoux :
- Bague ciselée
-
Bracelet avec gemmes
Si vous êtes intéressé(e)s par les pièces de Mario, vous pouvez aussi retrouver ses créations sur son site internet (en cliquant sur l’image ci-dessous) ou sur Amazon (lien ci-contre) Mario Morelli Gioielli.
![site internet mario morelli](https://mordusditalie.com/wp-content/uploads/2017/08/site-internet-mario-morelli-300x225.jpg)
L’article touche à sa fin, désormais la fabrication des bijoux n’a plus de secret pour vous et le « Made in Italy » de l’orfèvrerie non plus.
J’espère que ces deux articles vous auront plu.
N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires et à proposer des thématiques qui vous intéressent.